Ateliers parents-enfants-devoirs

 

Introduction

Cet atelier correspond à une recherche-action visant à aider les parents d’accompagner leurs enfants pendant le parcours scolaire primaire (y compris la dernière année à l’école maternelle). L’implication des parents dans les travaux scolaires à domicile a été dès le départ l’objectif de ka KAP. En effet, accueillir l’enfant dans une école de devoirs classique sans que les parents soient impliqués risque d’envoyer aux enfants un signal qu’ils peuvent comprendre comme un désintérêt ou un manque de compétences des parents.

L’importance que l’enfant accordera au parcours scolaire dépend – telle est la conclusion d’une série d’études internationales sur la question – largement du fait, que les parents accordent une importance aux acquis scolaires été que cela puisse s’exprimer de façon tangible. Ceci parait évident dans le sens que l’exemple que l’enfant suit avec beaucoup plus d’engagement est celui des parents. Les études PISA sont claires : « en ce qui concerne la compétence en lecture, l’école ne sait que corriger une partie du déficit que l’enfant a accumulé pendant ses quatre premières années de sa vie. »

Sont visés par ce propos la motivation et l’intérêt stimulé chez l’enfant par les parents qui accordent une grande importance à la lecture. A l’inverse, comment veut-on éveiller chez l’enfant la motivation pour la lecture si à domicile, ils apprennent que les parents ne lisent pas ? Per le présent projet, la KAP souhaite contribuer à casser les mécanismes de transmission sociologique de déficits scolaires d’une génération à la suivante. La KAP remercie l’Athenée d’Eupen, section primaire francophone, d’avoir coopéré au projet. Cette coopération a été très agréable et a pu être menée au profit des enfants/parents accompagnés.

 

Types de demandes

Dès le départ, l’animatrice a fait face à 3 types de demandes :

  • une demande de soutien dans la réalisation des devoirs de la part de parents d’enfants scolarisés en section francophone (demande correspondant à l’essence même du projet),
  • une demande de soutien dans la réalisation des devoirs en français deuxième langue de la part de parents d’enfants scolarisés en section germanophone,
  • une demande de parents dans l’accompagnement de leur(s) enfant(s) en situation de difficulté d’apprentissage.

Nous avons constaté que :

  • Certains parents (souvent très scolarisés) ne fréquentent l’atelier que quelques semaines. Nous faisons l’hypothèse que comme ils ont été scolarisés ils possèdent des connaissances et des savoir-faire qu’ils peuvent mobiliser. Après avoir reçu les informations sur le système scolaire tel qu’il est organisé ici ainsi que quelques conseils, ils sont en mesure de cheminer seuls.
  • Certains parents parce qu’ils sont peu ou pas scolarisés ont besoin d’un accompagnement plus long. Il leur faut plus de temps pour appréhender complètement le système. En effet, il ne s’agit pas pour eux d’adapter ce qu’ils connaissent mais bien de découvrir des choses nouvelles.
  • De nombreux parents fréquentent l’atelier car leur enfant est en difficulté scolaire. Ils viennent donc dans l’objectif de recevoir des conseils et surtout une aide spécifique qu’ils ne sont pas en mesure d’apporter à l’enfant. Ils accordent beaucoup d’importance à la réussite scolaire de leur enfant mais ne peuvent pas y contribuer seuls (surtout s’ils sont eux-mêmes peu scolarisés)

 

Besoins rencontrés et actions mises en œuvre (résumé)

Tous les parents ne rencontrent pas les mêmes besoins, c’est ce qui explique qu’ils fréquentent l’atelier à un rythme différent.

  • Besoin d’informations: Tous les parents qui fréquentent l’atelier ont besoin d’informations. En effet, il est nécessaire de comprendre le système scolaire pour être en mesure de s’y intégrer. C’est parce que l’on connaît les attentes de l’école qu’on peut s’y conformer.
  • Besoin d’accompagnement aux devoirs: Le rôle du parent est de s’intéresser à la scolarité de son enfant. Nous l’avons déjà souligné c’est cet intérêt qui sera pour l’enfant le signal que la scolarité est importante et qu’il doit s’y consacrer.
  • Besoin de remédiation scolaire: Certains enfants éprouvent des difficultés et sont à la limite ou en situation d’échec scolaire. Certains enfants fréquentant l’atelier se trouvent dans cette situation et ont besoin d’explications complémentaires pour comprendre la matière. Des parents ont pris l’habitude de rester un peu plus tard après les devoirs.
  • Besoin d’un terrain neutre et adapté: Les enfants ne possèdent pas toujours au sein de leur habitation, un lieu adapté pour réaliser les devoirs. L’atelier permet d’offrir ce cadre.

 

Evaluations :

  • du point de vue des parents:  Pour les deux années, le retour des parents a été très positif. Ce projet a répondu à leurs besoins et leurs attentes, l’accompagnement proposé était tout à fait satisfaisant. Plusieurs ont parlé de l’importance pour eux de se sentir épaulés et de recevoir informations et conseils. Ils sont unanimes sur le fait qu’ils voient en l’atelier le lieu où leurs enfants pourront recevoir les explications nécessaires à la compréhension de la matière.
  • du point de vue des enfants: Ils ont évoqué le plaisir de faire les devoirs à plusieurs. Nous avons en effet constaté beaucoup d’entraide et d’émulation chez les enfants. Selon plusieurs d’entre eux « les devoirs vont plus vite quand on est à l’atelier ».
  • Evaluation du point de vue des enseignants et de la directrice: Les enseignants ont observé une amélioration des résultats scolaires de certains élèves et une augmentation de la confiance en eux. Selon eux, grâce à l’atelier, les enfants prennent conscience que leurs parents ont des compétences et sont en mesure de les soutenir, ce qui les rend fiers. Les enseignants ont également observé une meilleure communication avec les parents.
  • du point de vue de l’animatrice: L’animatrice a pu observer des changements dans les interactions parent-enfant (des mamans au départ en retrait, plutôt observatrices ont peu à peu pris leur place et sont devenues actrices dans le suivi de leur(s) enfant(s)), les enfants qui avaient tendance à interpeller l’animatrice ont commencé à interpeller leur parent, l’utilisation d’outils présentés lors des ateliers: dictionnaire, Bescherelle, applications sur smartphone, etc. (certains ont même fait l’acquisition d’un dictionnaire ou d’un Bescherelle pour en avoir à la maison) ; l’augmentation de la confiance en soi des parents ; l’augmentation des efforts fournis par les enfants dans la réalisation de leurs devoirs (surtout chez les plus grands) ; la naissance d’interaction et d’entraide entre les parents ; l’entraide et l’émulation chez les enfants.

Le soutien en français 2ème langue

Les profils rencontrés:

des parents germanophones ne maîtrisant pas le français ,

des parents étrangers ou d’origine étrangère parlant allemand et ne maîtrisant pas le français

des enfants germanophones pour qui le français est la deuxième langue

des enfants étrangers ou d’origine étrangère scolarisés en section germanophone pour qui le français est la 3ème et parfois 4ème langue.

Conclusion : Cette expérience montre un réel besoin de certains enfants d’avoir un soutien dans la langue seconde d’apprentissage (qui est parfois la 3ème ou 4ème langue apprise par les enfants) mais également la difficulté d’inclure les parents dans le processus.  Il est à noter que cette demande de soutien linguistique existe également en section francophone pour le cours d’allemand langue seconde.

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